S’observer

Présence

Parcours découverte » Domaine 3

Table des matières

Sélectionnez vos exercices

Supprimer les déclencheurs visuels
Éloigner les produits tout prêts préemballés
Porter la conscience sur les sensations de faim et de satiété
Le dialogue exploratoire

Axes de travail

Il est plus facile de faire un exercice si l’on sait dans quelle direction il nous conduit. Les axes de travail ici proposés sont là pour vous guider dans votre pratique.

Exercice 1

Supprimer les déclencheurs visuels

Un exercice utile pour limiter l’alimentation automatique est la suppression de ce qu’on appelle les déclencheurs visuels. En effet, si nous voyons un aliment, il est plus probable qu’il déclenche l’envie de manger que si nous ne le voyons pas.

Cela peut paraître comme une lapalissade, mais nous avons tous constaté que la simple vue d’un paquet de biscuits ou autre pouvait assez facilement donner l’idée d’en manger sans véritable faim.

Ce phénomène est d’autant plus marqué que l’aliment en question répond à des caractéristiques psychologiques bien précises destinées à le rendre bel et bien irrésistible : produit tout prêt, vite prêt, toujours disponible, etc. (voir l’article Déjouer les pièges du marketing)

Exercice pratique

Les vertus du rangement

Chocolat éclats d’amandes & noisettes

Supprimer les déclencheurs visuels relève ici d’une mesure de bon sens à la portée de tous. Essayez donc, par exemple, de ranger dans le placard les biscuits allégés spécial régime qui traînent nonchalamment sur la table. Ou encore, essayez donc de ranger les crackers qui font allègrement le repas entier une fois que l’on a mis le nez dedans dans le garage ou un endroit moins directement accessible et qui vous demandera de vous déplacer. Cet exercice n’a de limite que votre créativité.

Inclure toute la famille

Si un membre de la famille insiste pour garder certains aliments à la maison, alors que vous avez décidé d’en limiter la consommation, cela ne doit pas forcément devenir un obstacle. L’astuce consiste à convenir clairement qu’ils seront rangés hors de portée de main pour éviter une consommation intempestive. Et donc faire participer la famille à la suppression des déclencheurs visuels.

Exercice 2

Éloigner les produits tout prêts préemballés

C’est exactement la brièveté de l’impulsion que nous allons utiliser pour essayer d’interrompre le cours habituel de la séquence comportementale aboutissant à l’absorption du produit. Reste la question de savoir quand ces impulsions arrivent.

Les impulsions alimentaires arrivent dans un contexte propre à chacun mais dont le dénominateur commun est souvent le besoin de relâchement, par exemple : rentrer à la maison, se poser après un effort, se récompenser après l’accomplissement d’une tâche, se réconforter après un stress émotionnel.

Parfois l’impulsion n’a pas de contexte évident à identifier mais elle suit un fil qui mène toujours à des causes plus profondes, liées à l’histoire de la personne.

Exercice pratique

Modifier la forme de l’impulsion

Impulsion alimentaire

Dans tous les cas, éloigner les produits tout prêts préemballés permet de ne plus être la proie directe de l’immédiateté de la satisfaction de l’impulsion au moment où elle se présente, car l’immédiateté enferme dans un schéma de répétition. Il s’agit là, au contraire, de nous ouvrir à la possibilité d’une décision qui n’aurait jamais dû cesser de nous revenir en dernière instance.

Dès lors que nous différons la satisfaction de l’impulsion, nous créons un espace qui diminue grandement le pouvoir addictogène du produit favori vers lequel on se rue lorsque survient l’impulsion. Pour cela, le présent exercice vous propose un entraînement pour expérimenter cet espace accru entre vous et le produit. Quand nous parlons d’espace, nous entendons par là à la fois une distance physique accrue et un temps de déplacement plus long.

Expérimenter un espace accru entre soi et le produit :
1. Mettre de l’espace entre vous et le produit

Choisir un produit tout prêt préemballé pour lequel nous avons de l’appétence quand survient l’impulsion (l’appétence doit être modérée) et l’éloigner de sorte que le temps pour y accéder soit environ égal à 1-2 minutes.

2. Prendre le temps d’observer la forme de l’impulsion

Quand survient l’impulsion, essayer de ne pas se précipiter mais plutôt prendre le temps d’observer la forme de l’impulsivité pendant que nous nous déplaçons en direction du produit. Il est possible que son intensité diminue, voire retombe complètement. Si c’est le cas, il sera alors opportun de réévaluer l’importance de manger ce produit à ce moment-là, et éventuellement d’y renoncer.

3. Noter ses observations à l’issue de l’exercice

Quelle que soit l’issue de cet exercice, que vous ayez mangé le produit ou non, le plus important, c’est de noter nos observations par exemple sur une feuille de papier ou dans le tableau de suivi de l’étape 3 « Débrancher le pilote automatique ». À travers les commentaires que vous noterez, vous pourrez voir l’évolution de votre impulsivité et apprendre petit à petit à vous en distancier.

Exercice 3

Porter la conscience sur les sensations de faim et de satiété

Si la faim est l’expérience du besoin de manger, la satiété peut se définir comme l’inverse, c’est-à-dire le point où la faim a été complètement satisfaite.

L’expérience de la faim et l’expérience de la satiété mettent au premier plan de notre conscience des sensations et des attitudes correspondantes (recherche de nourriture ou bien cessation de l’alimentation). Ces sensations mettent en jeu les différents systèmes de l’organisme qui normalement fonctionnent en étroite collaboration, et notamment le cerveau, les récepteurs sensoriels, la bouche, le ventre.

Les systèmes fonctionnels associés à l’alimentation sont normalement aussi des lieux de plaisir et de déplaisir, un aspect aussi très important dans la régulation alimentaire !

Exercice pratique

Comprendre ce que l’on ressent

Envie de réconfort ?

La conscience peut donc être portée sur chacun de ces systèmes (yeux, ventre, bouche…) ou autres que vous sentez impliqués au cours d’un repas ou lorsque vous vous octroyez un petit réconfort. Pour cela, faites donc une pause et maintenez votre conscience sur les sensations qui vous parviennent à la conscience tout en comptant jusqu’à 10. Ensuite relâchez l’attention et voyez comment vous vous sentez.

Voici quelques exemples pour vous guider au début
1. Si nous avons faim nous allons peut-être ressentir une faiblesse ou un creux dans l’estomac. Ne vous précipitez pas, mais prenez le temps de faire l’expérience de la faim quelques minutes au début. Est-ce réellement de la faim ? Quelle est l’intensité de la sensation ? Y a-t-il une pression à satisfaire la faim ? Quelles sont les (fausses) croyances associées à cette pression ?
2. Nous saurons que nous avons assez mangé quand la réplétion de l’estomac se fera sentir, par exemple par une tension dans le ventre ou une baisse de l’appétit. Là encore, ne vous précipitez pas, mais prenez le temps de faire l’expérience de l’évolution du rassasiement. Pour cela, arrêtez-vous d’abord un instant avant le repas sur ce que vous anticipez et les mots qui vous viennent. Ensuite, commencez à manger et voyez, à partir de là, ce qui change. Vous sentez vous calmé ? Réconforté ? Satisfait ? Enfin après avoir mangé, que ressentez-vous ? Avez-vous toujours ce sentiment de réconfort ou au contraire de la culpabilité, de la honte ?
3. Un autre exemple consiste à imaginer les yeux fermés, par exemple, le chocolat qui nous fait craquer. En voyant l’image ainsi évoquée, nous anticipons déjà le plaisir que nous aurons en le mangeant, voire le réconfort qu’il nous apportera. Faites-le et voyez ce que vous ressentez. Si l’envie est irrésistible et que vous y cédez, comment vous sentez-vous après ?

Ces exemples sont le cas général. Les choses se compliquent souvent en cas de désordre alimentaire et ces sensations peuvent être partiellement abolies : à la place d’une réelle faim, un automatisme ou une compulsion, à la place du plaisir, de la culpabilité ou de la honte. Néanmoins, les exercices ici proposés, si vous les répétez, peuvent grandement vous aider à renouer contact avec les sensations alimentaires et modifier votre rapport à l’alimentation in fine.

Exercice 4

Le dialogue exploratoire

À ce stade, le dialogue exploratoire vise à aller au contact de votre expérience pure. Nous procéderons ici de façon très similaire à ce qui est pratiqué en Réduction du Stress Basée sur la Pleine conscience, une méthode conçue par le docteur Jon Kabat-Zinn.

Exercice pratique

Se poser et se tourner vers l’intérieur

« Qu’ai-je fait aujourd’hui ? »

La principale question que l’on se pose pour ce dialogue exploratoire est : « Qu’ai-je fait aujourd’hui ? » Et l’on explore l’expérience du moment présent, là maintenant.

Notez par écrit votre réponse à la question posée.

Quelques exemples d’exploration intérieure :
1. Posez-vous 5 minutes pour passer en revue ce que vous avez fait au cours de la journée. Et dites-vous : « J’ai fait telle chose et puis telle chose, telle autre chose… »
2. Arrêtez l’action en cours le jour voulu pour vous dire ce que vous ressentez à l’instant présent. Et dites-vous : « Je ressens telle sensation, telle émotion… »
3. Vous pouvez aussi prendre le temps de vous demander comment vous vous sentez après avoir fait l’un ou l’autre des exercices précédents.
Questions pour le dialogue exploratoire sur l’expérience :
· Qu’est-ce ce qui se passe ?
· Quelle est mon expérience aujourd’hui ?

Évaluez-vous

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« Présence »

Notez-y votre enthousiasme ou votre ennui. Qu’ils soient positifs ou négatifs, tous vos contenus de pensée ont leur place dans ce tableau et sont importants.

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